Petites patries dans la grande guerre

Petites patries dans la grande guerre


Bourlet Michaël (sous la direction), Lagadec Yann (sous la direction), Le Gall Erwan (sous la direction)

" Nous sommes relevés par le 65e , des Bretons qui, avec vingt- cinq kilomètres dans les jambes et douze heures sac au dos sans arrêt, ne se plaignent pas et s’entassent sans un mot dans les abris. C’est une race plus sympathique que nos Méridionaux du 16e corps, à qui la division était rattachée."

Par ces quelques mots griffonnés dans ses
carnets en décembre 1915, le Bourguignon Pierre Perrin, mobilisé dans un régiment dijonnais, dit bien la force des stéréotypes régionaux dans la France de la Grande Guerre, les tensions qui en résultent parfois aussi malgré l’union sacrée affichée. Pourtant, en dépit des profonds renouvellements de l’historiographie du conflit depuis une trentaine d’années, cette dimension régionale – et périphérique – des différents phénomènes, loin de Berlin, Londres ou Paris, reste très inégalement prise en compte par la recherche universitaire.

En questionnant les liens – essentiels – entre « petites » et « grande » patries, ce livre souhaite interroger, pour lui-même, le fait régional en guerre. Conditions du recrutement et de la mobilisation, force des solidarités nées d’origines géographiques communes, cultures gustatives spécifiques, traditions musicales valorisées, langues locales ou régionales contribuant à forger une « langue des tranchées », constitution et évolution de stéréotypes régionaux combattants sont quelques-unes des pistes ici empruntées : elles permettent, entre autres, de mieux comprendre comment la « petite patrie » interagit avec la grande et contribue à renforcer la capacité des soldats à endurer les conditions dans lesquelles ils survivent au quotidien. En certains cas, la défense du pays conduit d’ailleurs à une redéfinition des identités régionales, à leur renforcement notamment.

On l’aura compris : la région est ainsi moins le cadre de l’étude que l’objet même de la réflexion, à travers des contributions portant sur la Bretagne, la Normandie, le Nord-Pas-de-Calais, mais aussi l’Alsace alors allemande ou encore l’Empire britannique, plus particulièrement le Québec et la Nouvelle-Zélande.

Version Papier
Disponible
18,00 €
Version numérique e-pub
Disponible
8,99 €
Date de parution : 22/08/2013
Collection : Histoire
EAN : 9782753527591
Nb de pages : 256

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  • Sommaire

    La Bretagne, une région au front

    • L’approche régionale, quelle pertinence ? Le cas des combattants bretons dans la Grande Guerre
    • Saint-Malo, la Bretagne, la France : des multiples inscriptions territoriales du 47e régiment d’infanterie
    • Images de la Bretagne et des soldats bretons dans la Grande Guerre Le travail de la Section photographique et cinématographique de l’Armée (1915-1919)

    Recrutement, langues, identités : guerre et fait régional en France, 1914-1919

    • Les conscrits de la subdivision de Granville et le fait régional, 1889-1919
    • L’expérience de la guerre des soldats du Nord et du Pas-de-Calais : Chtimi s’en va-t-en guerre 
    • Unité et diversité : le vocabulaire des combattants français de la Première Guerre mondiale sous le regard des linguistes

    Provinces, communautés, minorités : éclairages internationaux

    • Les combattants alsaciens-lorrains de la Grande Guerre, du Reichsland Elsass-Lothringen aux provinces retrouvées
    • Le Québec entre France et Canada : la question de l’effort de guerre canadien-français (1914-1918)
    • La Nouvelle-Zélande dans la Grande Guerre : de la région coloniale à la nation
    • Les particularismes culturels, support du moral des troupes alliées pendant la Première Guerre mondiale
  • Auteur(s)
  • Fiche technique
  • Introduction, table des matières, 4e de couverture et autres documents