La France, la guerre froide et la Méditerranée
Des accords d’Évian à la Perestroïka
Dans une historiographie de la guerre froide largement consacrée aux rapports entre les États-Unis et l’URSS, la France a longtemps fait figure de parent pauvre. Pourtant, elle a bel et bien vécu « sa » guerre froide et ne s’est pas contentée de jouer les seconds couteaux. Mieux, sur l’un des principaux théâtres de l’opposition Est-Ouest que fut la Méditerranée, elle est devenue un acteur incontournable du jeu bipolaire entre les années 1960 et la décennie 1980. Seul État riverain de cette mer à disposer de l’arme nucléaire, à être membre permanente du Conseil de sécurité des Nations unies et à bénéficier d’une forte influence en Europe méridionale comme dans le monde arabe, la France de la Ve République a cherché à s’imposer comme un trait d’union entre l’Orient et l’Occident, entre l’Est et l’Ouest, entre le Nord et Sud ; elle s’est également efforcée de lutter contre la pénétration de l’URSS dans un espace considéré comme vital pour la sécurité de l’Europe occidentale.
En proposant une analyse décloisonnée des politiques soviétique, transatlantique, arabe et européenne de la France et en portant une attention aux évolutions sociétales du bassin méditerranéen (questions identitaires, religieuses, environnementales) et à leur impact sur l’évolution des rapports de force internationaux, cet ouvrage montre combien la compétition entre les blocs a permis l’émergence d’une véritable doctrine française pour la Méditerranée.
Avec le soutien du laboratoire MESOPOLHIS.
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