Noblesses et villes de cour en Europe (XVIIe-XVIIIe)
La ville de résidence princière, observatoire des identités nobiliaires à l’époque moderne
Attirées par le dynamisme des sociétés urbaines ou le faste de la cour, les élites nobiliaires européennes résident de plus en plus volontiers en ville durant les XVIIe et XVIIIe siècles. Qu’elles soient acquises à l’urbanité ou qu’elles conservent un lien étroit avec leurs seigneuries, qu’elles émargent assidûment au service du prince ou qu’elles ne fréquentent la cour qu’épisodiquement, ces noblesses usent de la ville de cour comme d’une scène à même d’illustrer leur éminence sociale et politique.
Envisager la noblesse dans ces villes au profil singulier c’est questionner, à travers le prisme urbain, les contours de l’institution curiale, faire apparaître les points de contact et les interstices dans lesquels se nouent les relations entre le courtisan et la dynastie régnante. C’est aussi interroger les appartenances et les identités multiples développées par ces élites. L’habitat et les pratiques immobilières, la sociabilité, le mécénat et les investissements économiques, voire le simple séjour, sont autant d’entrées qui permettent d’éclairer la multiplicité des leviers mobilisés par les élites pour marquer l’espace urbain, à tel point que l’absence du prince – lorsqu’il règne à distance – ne paraît pas entraver la vie de cour. En abordant aussi des villes de cour paradoxalement sans prince, cet ouvrage fait le pari de montrer que la cour n’est pas forcément toujours là où réside le prince.
Avec le soutien de l'université de Lorraine, de l'université de Strasbourg, du CRULH et de l'UR 3400 ARCHE
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