Parlement[s] HS 19 – Passeurs culturels et politiques du fascisme italien en Europe
Le fascisme s’est d’abord pensé comme un mouvement italien, mais il a rapidement regardé au-delà de ses frontières pour devenir un phénomène européen. En 1932, à l’occasion des dix ans de la « marche sur Rome », Mussolini pouvait même fièrement prophétiser : « Dans dix ans, l’Europe sera fasciste ou fascisée. » L’Italie fasciste s’est donc dotée, dès les années 1920 et encore plus dans la décennie suivante alors que le nazisme la concurrençait sérieusement, de relais et d’organisations affirmant sa présence dans le monde, à commencer par l’Europe. Elle parvint à mettre en place de nombreux réseaux d’influence et de propagande s’adressant aux Italiens comme à tous les Européens qui avaient de la sympathie pour le fascisme ou pour l’Italie. C’est à ces « passeurs » individuels et collectifs, qui agissaient dans les sphères politiques et culturelles, que s’intéresse ce hors-série. De l’Espagne à la Roumanie, en passant par l’Allemagne et la France, il vise à retracer les trajectoires de celles et ceux qui firent du fascisme un mouvement transnational, s’affranchissant des frontières pour créer un espace politique et culturel commun, à l’heure où le modèle italien était considéré comme une alternative à des démocraties fragilisées. Célèbres ou obscurs, ces « passeurs » répondaient à des motivations et objectifs variés. Ils devinrent les agents d’une Internationale informelle et d’une autre Europe, dont Rome aurait été l’épicentre.
Parlement(s), revue d'histoire politique - N° HS 19
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