
Le soin médical à l'épreuve du déni
« Cette patiente ne réalise pas qu’elle est en train de mourir. » « Papa
oublie de plus en plus de choses, mais il prétend que c’est seulement à
cause de l’âge. » « Je dis toujours qu’on peut être grosse et en bonne
santé, mais je panique à chaque visite chez mon cardiologue. » De telles
expressions semblent tout à fait pertinentes et bien intentionnées.
Pourtant, l’évocation d’un déni – d’un refus de comprendre – de la part
du patient comme des proches n’est jamais anodine. La suspicion
d’illusion ou d’irrationalité que cette évocation présuppose peut
altérer la relation de soin. En considérant qu’une personne est mal
attachée à la réalité telle qu’elle est, ne risque-t-on pas en effet de
la disqualifier en lui faisant perdre son statut de sujet libre,
autonome et éclairé ? Problématisant les effets de l’accusation de déni
et du mot d’ordre « il faut bien accepter » qui l’accompagne, la série
de situations cliniques ici analysées met en lumière les possibles
répercussions existentielles, éthiques et épistémologiques d’une
catégorie médicale trop souvent tenue pour évidente.
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