



Damiers, grilles, cubes
De la théorie de l’art aux fictions du cinéma
Comment interpréter la présence de quelques formes géométriques dans le cinéma de fiction, non pas tant pour leur fonction narrative ou ornementale, qu’à proportion des connexions qu’elles engagent avec l’histoire et la théorie de l’art ?
On sait ce que la perspective linéaire doit aux grilles, damiers et autres cubes — tous éléments princeps de l’élaboration de son illusion de profondeur. Mais on ne s’est pas suffisamment étonné du fait que ces outils au service de l’illusion apparaissent aussi bien en tant que motifs, logés au cœur des tableaux comme autant de figures rappelant la fabrique de l’image.
Si le cinéma n’a guère besoin du treillis de Dürer ou du damier de Filippo Lippi pour élaborer son espace avec (ou sans) son illusion de profondeur, il offre cependant au regard quantité de damiers (ainsi, dans La Notte, 1961), de grilles (depuis The Incredible Shrinking Man, 1957, jusqu’à Tron, 1982), de cubes (Cube, 1997). Nous gageons que ces modules géométriques sont les indices de problèmes de représentation peu ou prou anciens dont les films se ressaisissent trouvant, dans la fiction, le moyen de remettre en jeu ou en scène leur histoire.
- Sommairekeyboard_arrow_down
- « Peindre comme l’œil voit » : la dialectique de la perspective classique
- Sur le carreau. L’homme qui rétrécit (Jack Arnold, 1957)
- Le damier de La Notte (Michelangelo Antonioni, 1961). Fictions d’espace et lieu de l’image
- Les labyrinthes de L’Éden et après (Alain Robbe-Grillet, 1970).
- Retours à Malevitch. Un spectre hante le cinéma soviétique, le spectre de l’avant-garde picturale
- Logan’s Run (Michael Anderson, 1976), dystopie cristallomorphe
- Ce que vous voyez n’est pas ce que vous croyez : le cube de Cube (Vincenzo Natali, 1997)
- Le nuage et le filet. Discrètes géométries des choses en cinéma
- La grille comme interface entre le corps et l’espace, du classicisme hollywoodien à la réalité virtuelle
- La grille et le corps-données en jeu à partir de Tron (John Lisberger, 1982)
- Auteur(s)keyboard_arrow_down
Barbara Le Maître est professeur en études cinématographiques à l’université Paris Nanterre, membre du laboratoire HAR.
Joséphine Jibokji et Jessie Martin sont maîtres de conférences en études cinématographiques à l’université de Lille, membres du laboratoire CEAC.
- Fiche techniquekeyboard_arrow_downNb de pages : 210Largeur (cm) : 15,5Hauteur (cm) : 21Tags : forme géométrique;représentation;perspective;espace;corps;cinéma;théorie de l'art
- Introduction, table des matières, 4e de couverture et autres documentskeyboard_arrow_down